L’énergie solaire thermodynamique : Une solution durable en France

La France, malgré sa réputation de pays moins ensoleillé que d’autres, dispose d’un potentiel solaire considérable, avec une irradiance solaire moyenne supérieure à 1760 kWh/m² dans certaines régions, notamment en Corse, dans l’extrême sud-est, le centre-ouest et le sud-est. L’énergie solaire thermodynamique se présente comme une solution prometteuse pour exploiter ce potentiel, même dans les zones moins ensoleillées.

Le secteur de l’énergie solaire a connu une croissance significative, augmentant de plus de 10 % entre 2015 et 2016. Outre le photovoltaïque, qui convertit la lumière solaire en électricité, il existe une autre manière de profiter de l’énergie solaire : le solaire thermodynamique.

L’eau chaude sanitaire et le solaire thermique

Le solaire thermique basse température, qui opère en dessous de 400°C, se révèle efficace pour le chauffage individuel. Bien que les panneaux thermiques utilisés pour capter l’énergie solaire soient encore relativement coûteux à l’achat, leur entretien est minime, et ils offrent un retour sur investissement rapide. Cette technologie, qui ne produit pas de gaz à effet de serre, est largement employée dans l’architecture bioclimatique.

L’installation de panneaux thermiques associés à un chauffe-eau solaire individuel (CESI) permet de chauffer une grande partie de l’eau sanitaire d’une maison tout en réalisant des économies substantielles. Pour combiner la production d’eau chaude sanitaire et de chauffage, il est possible d’utiliser des systèmes solaires combinés (SSC) qui offrent des avantages similaires en termes de bilan environnemental, de performances et d’économies d’énergie.

Le solaire thermodynamique (CSP)

Une autre solution innovante pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire est le solaire thermodynamique, également connu sous le nom de Concentrated Solar Power (CSP). Cette technologie dirige les rayons du soleil vers un fluide caloporteur haute température, ce qui permet d’atteindre des températures allant jusqu’à 1000°C. Les avantages du CSP résident dans sa capacité à générer de l’énergie même dans les régions moins ensoleillées et à créer une production d’électricité continue et moins intermittente que le photovoltaïque, grâce à des systèmes de stockage thermique performants.

Contrairement aux panneaux solaires classiques, les installations thermodynamiques sont moins sensibles à l’orientation de la maison ou à la présence d’obstacles solaires.

Avec les incitations gouvernementales et les nombreuses aides disponibles (crédit d’impôt transition énergétique de 30 %, primes énergie, aides de l’ADEME ou de l’Anah, TVA réduite, aides locales et régionales, éco-prêt à taux zéro, etc.), c’est le moment opportun pour investir dans des solutions durables. Bien que les CESI et les CETD (Chauffe-Eau ThermoDynamique) présentent des performances et des économies d’énergie similaires, le choix dépendra de la zone d’implantation du bâtiment, de son orientation et de sa structure, ce qui nécessite l’expertise d’un professionnel.

L’état des énergies marines renouvelables (EMR)

Les énergies marines renouvelables (EMR) représentent un domaine prometteur pour la production d’énergie à partir de sources variées telles que les courants, la houle, les vagues, les vents, les différences de salinité, la biomasse, et les gradients thermiques entre les eaux profondes et les eaux de surface. Malgré leur immense potentiel, ces ressources demeurent largement sous-exploitées.

La filière de l’éolien offshore en France progresse lentement, avec seulement six chantiers en cours. Les projets liés à l’éolien en mer avec des fondations flottantes sont également en phase initiale, avec la première éolienne pilote, Floatgen, située au large de Croisic.

La filière des hydroliennes marines, bien que porteuse de potentiels, n’a pas encore décollé, tandis que celle des hydroliennes fluviales, principalement menée par des PME, progresse avec des acteurs majeurs comme HydroQuest.

La filière marémotrice reste presque inexistante, à l’exception du barrage de la Rance, en fonctionnement depuis 1966.

Malgré un potentiel considérable, la filière de l’énergie houlomotrice (production d’électricité à partir du mouvement des vagues) est sous-développée, avec une seule entreprise actuellement sur le marché, GPS Techno.

Les opportunités des énergies marines renouvelables

L’énergie thermique des mers (ETM), qui exploite la différence de température entre les eaux froides des profondeurs des mers et les eaux de surface plus chaudes, est un domaine en croissance, principalement dans les DOM-TOM. Bien qu’un projet majeur, Nautilus (Martinique), ait été abandonné récemment, une centrale flottante appelée Nemo devrait être opérationnelle d’ici 2023, produisant 10 MW d’électricité.

L’énergie osmotique, qui génère de l’électricité grâce à la différence de salinité entre les eaux douces et les eaux marines, n’a pas encore de projets en France.

Alors, pourquoi les entreprises hésitent-elles à investir dans le marché des énergies marines renouvelables malgré un vaste espace maritime et un potentiel énorme ? Actuellement, la filière des EMR emploie environ 2000 personnes en France, avec une forte part de son chiffre d’affaires réalisée à l’exportation. Cependant, avec la mise en service prochaine de parcs commerciaux maritimes, cette industrie devrait connaître une croissance significative, tout en continuant de bénéficier du soutien de l’État pour la recherche et le développement. La filière française des EMR occupe déjà une place prépondérante dans le monde et offre des perspectives prometteuses, selon le PDG de Naval Énergies, Laurent Schneider-Maunoury.

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